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Le blog de Jacqueline Picca Dubreuil
23 mai 2007

Programme : Le Pouvoir d'Achat

argentLe pouvoir d'achat

I Les chiffres clés
II Le constat
III Nos propositions

I Les chiffres clés
La baisse du pouvoir d'achat est générale. L'UFC Que Choisir annonce des chiffres de moins 12,2% entre 2000 et 2004.
Hausse des prix Depuis le passage à l'euro :
- La place de cinéma a augmenté de 5 € (multiplié par deux)
- Le sac de pomme de terre est passé de 1 franc à 1 euro (multiplié par sept)
- La baguette de pain de 3 francs à 0.80 € (multiplié par deux)
La question du pouvoir d'achat recoupe donc en fait celle de toutes les réformes structurelles qu'il faut réaliser en France.

II Le Constat
Le sentiment à peu près général que les Français partagent est une dégradation de leur pouvoir d'achat qu'ils expriment souvent en parlant de «vie chère» ou de difficulté «à joindre les deux bouts ».

Cet appauvrissement semble s'être renforcé depuis 2000 et pourtant un certain nombre d'experts nuancent fortement, voire nient cette réalité en l'attribuant à un sentiment subjectif, comme on le faisait pour la sécurité, plutôt qu'à des faits tangibles et donc vérifiables.

Chaque Français qui travaille gagne, chaque mois, 350 € de moins qu'ailleurs en Europe et des millions de Français vivent avec moins de 800 € par mois, sans parler des impôts écrasants et de la difficulté pour les Français de se loger ou de devenir propriétaires.

La revue 60 Millions de Consommateurs explique que le pouvoir d'achat des Français n'a augmenté que de 0,9% depuis un an. Ils ont bénéficié d'un revenu supplémentaire de 68 €, sur lesquels 47 € ont été absorbés par les diverses hausses des prix, notamment les carburants, le gaz et les loyers. Il ne leur reste donc que 21 € en plus, soit moins de 1% des 2.488 € dont ils disposent, en moyenne, tous les mois (il s'agit du revenu brut par ménage de juin 2006).

Sur les chiffres du pouvoir d'achat, « le rapport 2006 sur les salaires » de l'INSEE est clair :
- il montre qu'en valeur réelle entre 1998 et 2005, les salaires n'ont augmenté que de 0,6 %
l'an, ce qui est négligeable. Surtout, derrière cette moyenne, des catégories sociales entières
ont subi une perte absolue de pouvoir d'achat comme les employés, les cadres moyens...

- il montre aussi que le niveau de vie individuel médian, qui partage en deux parts égales la population, a baissé deux années consécutives en 2003 et 2004, ce qui signifie que 50 % des Français ont subi un recul de leur niveau de vie !

Les raisons de cette amputation du pouvoir d'achat sont nombreuses Quatre raisons expliquent l'essentiel du problème :

1) Les 35 heures
En 5 ans, le prix de la baguette a augmenté de 23 % en France et de 3 % en Allemagne ! La différence, ce sont les 35 heures ! Au total, les consommateurs auront payé trois fois les 35 heures :
• par la hausse des prix à la consommation,
• par la stagnation des salaires moyens, puisque l'offre qui leur a été faite était plus de loisirs en échange d'une stabilité des salaires au moment où le coût de la vie se renchérissait,
• par l'amputation de la croissance de 2 points depuis 5 ans et l'alourdissement de la dette de 100 milliards d'euros pour financer les allégements de charges aux entreprises. 100 milliards qu'il faudra bien rembourser un jour !

2) Les prélèvements qui pèsent en France d'abord sur le travail pour financer une charge collective trop lourde
Les dépenses publiques en France sont supérieures de 5 points à ce qu'elles sont chez nos partenaires européens. Ce sont les prélèvements sociaux qui ont le plus augmenté ces 10 dernières années. Or, leur financement est presque exclusivement assuré par la taxation du travail prélevée à la fois sur l'employeur et sur le salarié. Ainsi, toute augmentation de salaire coûte très cher pour l'employeur qui, du coup, hésite à l'accorder, et elle ne se répercute que très partiellement en salaire net.
Ainsi, depuis 5 ans, la hausse des rémunérations a été presque entièrement confisquée par celle des cotisations.
En France, le coût du travail tue le travail et tue aussi les fruits du travail. Pour un salaire de 100, une entreprise française débourse 187, soit près du double quand une entreprise américaine payera 125 et une entreprise allemande 150 !

3) L'euro
II a fallu plusieurs années pour qu'un Ministre des Finances (Thierry BRETON) reconnaisse la responsabilité du passage à l'euro dans l'augmentation des prix. Pour prendre un simple exemple, la grande distribution a augmenté de plus de 5 % ses prix entre 2000 et 2001 ! Sans compter son rôle perturbateur dans la traduction des prix en euro !

4)  La mondialisation
En France, plus que dans aucun autre pays européen, la mondialisation contribue à saper la confiance des ménages qui ont le sentiment d'en supporter tous les inconvénients, sans en avoir les bénéfices, notamment en terme de baisse des prix. En effet, la montée en graine des produis (informatique, téléviseur, ...) masque la baisse de prix des produits de base, tandis que pour d'autres produits de grande consommation, ces baisses sont trop partiellement répercutées par la grande distribution.

Du côté des inconvénients, la mondialisation joue un rôle important dans la peur du lendemain, dans la crainte d'une précarisation croissante des situations professionnelles à travers deux mécanismes :
• la fragilisation du marché du travail
d'une part, la concurrence des pays émergents conduit à des efforts de productivité par la compression des coûts salariaux, l'exemple le plus accompli étant l'Allemagne et en France, l'industrie, d'autre part, la probabilité du chômage a augmenté pour les salariés peu qualifiés, dont l'offre de travail s'est considérablement élargie avec la mondialisation et l'immigration.
• Le partage des risques au détriment des salaires
De plus en plus d'actionnaires exigent des entreprises une rentabilité à la fois forte et stable. Qu'elle soit forte exige une pression sur les coûts salariaux, notamment dans l'industrie ; qu'elle soit stable implique que ce sont les salaires qui assument de plus en plus les effets des cycles économiques, les aléas, alors que ce devrait être le rôle des preneurs de risques à travers les dividendes.

III Nos propositions

1) Protéger nos emplois contre les délocalisations
Nous proposons l'instauration d'un protectionnisme européen pour lutter contre la concurrence déloyale des pays à bas coûts avec la création de tarifs douaniers souples, modernes et pragmatiques. C'est la seule solution pour lutter efficacement contre les délocalisations. En effet, quand une chaussure française quitte la Mayenne pour rejoindre l'Inde, elle est taxée à hauteur de 68%. Quand cette même chaussure part de l'Inde pour arriver en France, elle est taxée à hauteur de 2%. Nous avons perdu 70 000 emplois industriels en 2005. Il est temps de construire une Europe qui nous protège plutôt qu'une Europe qui nous détruit.

2) Promouvoir les PME
Les trois millions de PME, d'artisans, et de commerçants créent 4/5eme des emplois en France. Aujourd'hui, nos petites entreprises sont asphyxiées de charges, de taxes, d'impôts et de paperasses. Nous proposons de baisser de 50% les charges qui pèsent sur elles, ce qui permettra de créer, selon un rapport de l'Insee de juin 2000, 1 million d'emplois en douze mois dans notre pays.

3) Valoriser le travail
Pour augmenter le pouvoir d'achat, il est temps de dire la vérité aux Français. Pour gagner plus, il faut travailler plus. C'est la raison pour laquelle nous proposons d'abroger les 35 heures obligatoires pour réhabiliter le travail, ce qui permettra d'augmenter de 20% les salaires par le mécanisme des heures supplémentaires défiscalisées et de la hausse de la compétitivité des entreprises. Un exemple : pour un salaire de 1500 € nets, l'augmentation mensuelle atteindra 300 € environ.

4) Baisser les impôts
30 ans de socialisme ont entraîné la multiplication des impôts dans notre pays. Nous proposons d'inscrire dans la Constitution un taux maximal d'imposition à 38% conformément à la moyenne européenne, de supprimer l'impôt sur les successions car les Français doivent pouvoir transmettre à leurs enfants le fruit de leur travail et l'abrogation de l'ISP qui pénalise les propriétaires, les classes moyennes et fait fuir nos cerveaux et nos capitaux.

5) Augmenter les petites retraites
Afin d'augmenter les petites retraites des agriculteurs, des artisans, des commerçants, des ouvriers, et plus largement des Français qui ont travaillé toute leur vie et qui ne bénéficient que d'une retraite décente, nous proposons d'abolir les régimes spéciaux et d'aligner le régime de retraite des fonctionnaires sur celui des salariés du privé.

6) Soutenir les familles
De nombreux pères et mères de famille consacrent leur vie à l'éducation de leurs enfants et se mettent, ainsi, au service de la communauté nationale. Ils souffrent pourtant d'un manque de reconnaissance et d'un trop faible pouvoir d'achat. Nous proposons par conséquent de créer un Revenu parental d'éducation de 1000 € nets mensuels qui donnera droit à retraite et qui lancera le signal d'une grande politique familiale ambitieuse dans notre pays.

7) Favoriser l'accession à la propriété
A peine plus d'un Français sur deux est propriétaire de son logement contre 80% des Britanniques, des Italiens ou des ... Vendéens. Nous proposons de lancer une grande politique d'accession sociale à la propriété par une extension du prêt à taux zéro (50 000 € sur 20 ans) et la création du prêt locatif social qui permet de placer une partie de son loyer pour constituer un apport personnel conséquent.

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